Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/480

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ainſi dire, puis que le ſeul reſpect que ie vous porte, m’empeſche de deſirer de ceſſer d’eſtre miſerable ; il faut pourtant que ie vous aduouë ingenûment, que ie ne me croy pas capable de pouuoir ſans mourir, voir Clelie en la puiſſance d’Horace. Ne me la donnez iamais, pourſuiuit cét Amant affligé, i’y conſens : mais ne la donnez auſſi iamais à Horace, s’il eſt vray que vous ne veüilliez pas donner la mort à vn homme à qui vous auez ſauué la vie. Ie ſçay bien que ce que ie dis ne vous paroiſt pas raiſonnable : & que vous auez meſme quelque ſuiet de trouuer que ie ſuis iniuſte, de vouloir impoſer des Loix à celuy de qui i’en dois receuoir. Auſſi ne vous dis-ie ce que ie penſe en cette occaſion, que pour vous obliger à auoir pitié de ma foibleſſe. Au reſte ie pourrois, ſi ie voulois, vous dire que tout In-