Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/498

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que vous faites, & de ce que vous dittes, depuis que ie n’ay plus la liberté d’eſtre moy meſme le teſmoin de vos actions, & l’admirateur de toutes vos paroles. Encore vne fois Madame, pourriez vous croire qu’vn cœur qui vous adore, en pûſt adorer vne autre ? & n’eſt-ce pas aſſez que ie ſois mal auec Clelius ; qu’il m’ait deffendu de vous voir ; que vous m’ayez deffendu de vous eſcrire ; & que ie craigne que mon Riual ne ſoit plus heureux que moy ; ſans que vous m’accuſiez encore auec vne iniuſtice qui n’eut iamais d’eſgalle ? Ie ne ſçay pas Aronce, luy dit-elle froidement, ſi vous aimez Fenice : mais ie ſçay que vous en auez reçeu des Lettres, & que vous auez eſté aſſez broüillez enſemble, pour y auoir eſté bien. Cependant (adiouſta-t’elle, ſans luy donner loiſir de l’interrompre) cela ne change rien à voſtre