Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/517

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vſurpé la puiſſance Souueraine qui ne luy apartenoit pas : & ie ne le conſidere point comme vn Roy legitime, ny comme vn Romain. Mais puis que les vices de Tarquin, reprit Arricidie, font que vous ne le conſiderez pas comme vn Romain, faites auſſi par vne eſgalle raiſon, que les vertus d’Aronce, vous obligent à le conſiderer comme s’il l’eſtoit. Non non Arricidie, repliqua Clelius, vous ne me perſuaderez pas : puis qu’il eſt vray que i’ay reſolu de donner ma Fille à Horace, & de ne la donner iamais à Aronce : en effet puis qu’il n’eſt pas Romain, & qu’il eſt ingrat, ie ne dois pas le regarder comme vn homme qui ſerait capable d’eſpouſer tous mes intereſts aueuglément. Car enfin Arricidie, ie veux vn Gendre qui aime ma Patrie autant que moy, & qui haïſſe le Tyran de Rome autant que ie le haïs : c’eſt pourquoy ie