Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/528

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ne la vit pas ſi toſt : car comme ſon Pere luy auoit fait eſcrire ce qu’elle auoit eſcrit, il donna ordre qu’on ne luy rendiſt pas la Lettre d’Aronce, de peur qu’elle ne l’attendiſt : parce qu’encore que Clelie euſt alors l’eſprit irrité contre luy, Clelius ne laiſſoit pas de connoiſtre qu’elle ne le haïſſoit point, & qu’elle n’aimoit pas Horace. Les choſes eſtant donc en cét eſtat, ie vy Aronce tenté cent et cent fois, de faire perir Horace ou de perir luy meſme : & ſi ie n’euſſe retenu vne partie de l’impetuoſité de ſes ſentimens, ie ne ſçay ce qu’il auroit fait. Il arriua meſme vne choſe qui embarraſſa fort ces deux Riuaux : car comme Aronce alloit en reſvant par vne Ruë qui eſt aſſez prés de la Maiſon où logeoit Horace, cét Amant ſortoit de chez luy pour la premiere fois, & en ſortoit pour aller chez Clelius, à qui il alloit faire ſa