Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/533

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ler : car tous ſes Gens eurent ordre de tenir toutes choſes preſtes. Il y auoit pourtant des inſtans où il penſoit plus à tuer Horace, qu’à s’eſloigner : mais quand il penſoit que la mort de ſon Riual ne luy donneroit point ſa Maiſtreſſe, il retenoit vne partie de ſa violence, qu’il connoiſſoit bien n’auoir pas vn fondement legitime : car Horace eſtoit amoureux de Clelie auant luy, Clelius la luy vouloit donner, & ne vouloit pas qu’Aronce y ſongeaſt ; & Horace enfin n’eſtoit pas alors fort criminel enuers Aronce. Cependant Clelie de ſon coſté n’eſtoit pas ſans douleur : car elle auoit ſans doute vne inclination aſſez puiſſante dans le cœur pour luy donner beaucoup de peine à ſurmonter ; principalement depuis qu’elle ſçeut qu’Aronce ſe diſpoſoit à s’en aller, & à luy obeïr : car elle connut bien alors que s’il euſt