Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eſtoit preſt de luy paſſer ſon Eſpée au trauers du corps : car encore que Mezence fuſt brave, il n’eſtoit plus en eſtat de pouuoir reſiſter à ceux qui l’attaquoient, parce qu’il eſtoit bleſſé en deux endroits, & qu’il ne paroit plus leurs coups qu’auec le tronçon de ſon Eſpée qui luy eſtoit demeuré à la main apres auoir eſté rompuë, par la peſanteur des coups qu’il auoit parez. Vn obiet ſi touchant, ne laiſſant alors nulle irreſolution dans l’ame d’Aronce, il fit ce que ſon grand cœur luy ſuggera : & fut auec vne valeur incroyable ſe mettre entre le Prince de Perouſe, & ſon ennemy, qui eſtoit preſt de luy trauerſer le cœur. Celere de ſon coſté ſeconda puiſſamment la valeur d’Aronce : qui dés le ſecond coup qu’il porta au Chef de ces Aſſaſſins, teignit ſon Eſpée dans ſon ſang. Mezence regardant alors ces deux Eſtrangers comme des Pro-