Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/614

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tres longue agitation d’eſprit, que ſi Clelius ne luy donnoit Clelie, il ne partiroit point qu’il n’euſt forcé Horace à ſortir de Capouë auſſi bien que luy. Ce n’eſt pas que ie ne ſçache bien, me dit-il, que ce n’eſt pas ſuiure la droite raiſon que de ſonger à eſpouſer Clelie, auiourd’huy que ie ſçay que ie ſuis Fils d’vn Prince à qui ie dois ce reſpect là, de ne me marier pas ſans ſa permiſſion. Mais Celere, c’eſt Aronce qui eſt amoureux de Clelie ; c’eſt Aronce qui ſouhaite ardemment ſa poſſeſſion ; c’eſt Aronce qui ne peut ſouffrir que ſon Riual la poſſede ; & ce n’eſt pas le Fils du Roy de Cluſium, qui a tous ces diuers ſentimens. En effet ie ne paſſeray pour tel, que lors que ie luy auray ſauué la vie : & ſi ce bonheur m’arriue, il luy ſera aiſé de me pardonner d’auoir eu vne paſſion dans l’ame, qui ne luy eſt pas inconnuë : & d’a-