Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/81

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diuers intereſts qu’il auoit luy deuoient faire dire, & pour le ſalut de Porſenna, & pour la liberté de Clelie : apres quoy ne pouuant plus ſouffrir la contrainte, il parut ſi inquiet, & à Sicanus, & à Cibicie, qu’ils creurent que ſa bleſſeure luy faiſoit tant de douleur, que leur preſence l’incommodoit : ſi bien qu’ils le laiſſerent dans la liberté de ſe pleindre auec ſon Amy. En Effet ils ne furent pas pluſtoſt hors de la Chambre, que le regardant auec des yeux à inſpirer de la pitié à l’ame la plus dure ; & bien mon cher Celere, luy dit-il, que dittes vous de la cruauté de ma deſtinée ; vous qui ſçauez toutes mes diſgraces, & toutes mes auantures ; & qui deuez eſtre accouſtumé à me voir malheureux ? N’eſt-il pas vray, pourſuiuit-il, que vous n’auez pû preuoir ce qui m’arriue auiourd’huy ? car sans par-