Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/99

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tement d’Aronce, où elle fut conduite par Celere, & ſuiuie par Sicanus, par Martia, & par Aurelie. Cette entre-veuë ſe fit de part & d’autre de la plus ſpirituelle maniere du monde : car encore que les perſonnes qui ont le plus d’eſprit, ne ſçachent preſques iamais que ſe dire la premiere fois qu’elles ſe voyent, il n’en fut pas de meſme de la Princeſſe des Leontins & d’Aronce. En effet, la conuerſation fut auſſi libre que s’ils ſe fuſſent veûs toute leur vie : & ils connurent ſi bien dés le premier moment qu’ils ſe virent, qu’ils meritoient l’eſtime l’vn de l’autre, qu’ils agirent comme s’ils euſſent deſia eu quelque amitié enſemble. La Princeſſe des Leontins loüa hautement la grande action qu’il auoit faite en ſauuant la vie au Prince de Perouſe : & il loüa auec beaucoup d’exageration, la bonté qu’elle auoit