Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/576

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Paſithée eſt belle ; ſon humeur eſt brillante & agreable ; ie me diuertis en la diuertiſſant ; elle m’eſtime plus que ie ne merite de l’eſtre ; elle m’aime preſques autant que ie le veux ; & nous nous voyons eternellement. Vous auez bien fait, dit Cephiſe, de dire cette derniere choſe : car ſans celle-là les autres ne ſubſiſteroient pas : eſtant certain que ſi Paſithée eſtoit vn Mois ſans vous voir, elle ſe deſacouſtumeroit aiſément de vous, quelque agreable que vous ſoyez. Vous autres melancoliques, reprit Artaxandre en riant, eſtes ſi fort perſuadées que les enioüées ſe conſolent de tout, que ie ne croiray pas ce que vous me dittes, à moins que de m’en donner vn exemple. S’il ne faut que cela pour vous conuaincre, reprit Cephiſe, ie vous en donneray vn fort aiſément. Mais comme vous pourriez vous imaginer que ie