Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/583

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vous iugez bien qu’il n’eſt pas aiſé de l’eſtre d’vn Riual mort. D’abord Paſithée fit quelque difficulté de ſatiſfaire la curioſité d’Artaxandre : parce, diſoit-elle, qu’elle ne trouuoit rien de plus mal à propos que de s’amuſer à parler de choſes paſſées, ſi ce n’eſtoit qu’elles puſſent ſeruir à l’auenir ou au preſent. Mais à la fin ſe laiſſant vaincre aux perſuaſions d’Artaxandre, elle ſe mit à luy raconter tout ce qui s’eſtoit paſſé à l’amour que Philicrate auoit euë pour elle : principalement tous les diuertiſſemens qu’il luy auoit donnez, & toutes les conuerſations galantes & enioüées qu’ils auoient euës enſemble. De ſorte que comme ils en auoient eu de fort plaiſantes, & qu’ils auoient eu cent Auantures diuertiſſantes & agreables, elle rioit encore d’auſſi bon cœur en luy racontant toutes ces choſes, que ſi celuy auec