Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/693

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dire (& ie ne me ſouuiens poſitiuement de tout ce qu’on m’en a iamais dit, & de tout ce que ie luy ay veû faire) i’ay vne telle confuſion de luy auoir ſuccedé dans le cœur de Cyneſie, que toute belle, & toute charmante qu’eſt cette Perſonne, elle ceſſe de m’eſtre agreable, dés que ie penſe qu’Alphimedon le luy a eſté. En effet ie regarde ſon cœur comme vn lieu prophane où ie ne voudrois plus regner : ie croy meſme que ie ne trouueray plus ſes yeux beaux, parce qu’ils ont regardé Alphimedon fauorablement : & il me ſemble enfin qu’elle me fait vne iniure de m’aimer, puis qu’elle a aimé Alphimedon. En verité, reprit Philionte, ce ſeroit vne plaiſante choſe, ſi apres auoir rompu auec Paſithée, parce qu’elle n’auoit pas aſſez aimé vn fort honneſte homme, vous alliez rompre auec Cyneſie, parce qu’elle en a aimé vn