Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/701

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Ie vous diray donc, pourſuiuit-elle, que dés que i’ay ouuert les yeux, i’ay connu Alphimedon : & ie vous aduoüeray meſme que i’auois pour luy dans le commencement de ma vie vne inclination ſi forte, qu’elle me fit ſouffrir agreablement d’en eſtre aimée. Et pour porter la confiance que i’ay en voſtre diſcretion, auſſi loin qu’elle peut aller, ie vous aduoüeray que la longueur & l’aſſiduité de ſes ſoins fortifiant encore mon inclination, ie vins enfin à l’aimer : & que ie l’aurois touſiours aimé, s’il n’euſt pas eſté capable d’vne legereté qui me rebuta l’eſprit : & qui m’obligea de rompre aueque luy. En effet quoy que ie ſçache bien qu’Alphimedon n’a pas dans le monde vne fort grande reputation, ie n’euſſe pas laiſſé de luy eſtre fidelle s’il l’euſt eſté : car apres tout ie ſuis obligé de dire pour ma iuſtification, que le