Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/712

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Alphimedon, que tout le monde n’eſtime pas, & qui n’eſt effectiuement pas digne d’eſtre eſtimé ? Il eſt vray, dit Cephiſe, que cela ne ſe pouuoit pas deuiner, & que cela ſeroit meſme difficile à croire, ſi l’on n’en ſçauoit pas cent circonſtances qui ne permettent pas d’en douter. Pour moy, reprit Artaxandre, i’en ſuis bien mieux inſtruit que les autres : car Cyneſie m’a fait l’honneur de m’aduoüer qu’elle a aimé Alphimedon : & elle me l’a dit peut-eſtre auec les meſmes paroles dont elle m’a dit quelques choſes auantageuſes : à moy, dis-ie, qui ne reſſemble point à Alphimedon ; qui ne luy reſembleray de ma vie ; & qui ne veux rien auoir de ce qui a eſté à luy. Apres cela, Artaxandre ſe mit à ſe promener en reſuant, comme s’il euſt eſté ſeul dans ſa Chambre, quoy qu’il fuſt dans celle de Cephiſe & nommant tantoſt