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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/230

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car enfin il a plus de charmes dans l’eſprit, qu’elle n’en peut auoir dans les yeux, & plus de bonnes qualitez dans l’ame que vous n’en auez trouué en tous les hommes que vous auez connus. De ſorte qu’à vous parler ſincerement, i’aurois eu pour le moins autant de peine à m’empeſcher de receuoir ce nouuel Amy, que vous en auez ſi ie voulois vous obliger de rempre auec votre nouuelle Amie. Ie conſens donc que nous nous faſſions vne mutuelle infidelité, & que pour mieux aſſurer voſtre conqueſte & la mienne, nous obligions ces deux Perſonnes qui nous aiment, à s’aimer, de peur que ſi voſtre Amie auoit vn Amant qui ne fut pas mon Amy, elle ne vous obligeaſt à m’abandonner : & que ſi mon Amy auoit vne Maiſtreſſe qui ne fut pas voſtre Amie, il ne taſchaſt à m’obliger d’auoir moin d’amitié pour vous. Propoſez donc ce que ie viens de vous dire à l’aimable Perſonne qui me deſrobe vne partie de voſtre cœur, & ie feray cette meſme pro-