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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/235

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pas que vous veniez à bout de cacher tout voſtre eſprit. Ce n’eſt pas, adiouſta-t-elle, que quand vous eſtes auec des gens qui vous contraignent, vous ne ſoyez fort different de ce que vous eſtes quand on vous voit auec des perſonnes qui vous plaiſent ; mais encore eſcoutez vous comme vn homme qui ſçait du moins s’ennuyer à propos, lors qu’on dit des choſes peu diuertiſſantes. Quoy qu’il en ſoit, reprit-il, ie m’engage à faire croire à Chryſis que ie n’ay nul eſprit, & à la contraindre de me donner des marques viſibles de ſon mépris. Pour moy, adiouſta Bellanire, ie commence de craindre auſſi bien que Damo, que vous ne puiſſiez pas tromper Chryſis : cependant il n’y a rien de plus incommode que d’entreprendre de faire vne tromperie galante ſans y reüſſir. Ie vous trouuerois bien plus en danger, repliqua Brutus, ſi vous m’ordonniez