Aller au contenu

Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

loüer les beautez brunes, & il a preſentement Lucrece ſi auant dans la teſte, qu’il ne parle que d’elle, ſi ce n’eſt quand Collatin y eſt ; encore a-t-il bien de la peine à s’en empeſcher en ſa preſence, & il s’en fallut peu l’autre iour en vne de ſes reſueries amoureuſes, qu’il ne luy deſcouuriſtla paſſion qu’il a pour ſa femme. Ha ! Amilcar, que ie vous ſuis obligé, dit alors Aronce, de m’auoir oſté vn ſi terrible Riual, & que ie vous le ſerois encore ſi vous pouuiez empeſcher Tarquin de l’eſtre. Mais s’il ne l’eſtoit point, reprit Amilcar, il ſeroit ennemy de Clelie, & elle ſe verroit auſſi expoſée par ſa haine, que par ſon amour. Bons Dieux ! s’eſcria Aronce, ce que ie penſe en cette rencontre, eſt tout à fait criminel : car ſi i’en croyois mes premiers ſentimens, i’aimerois mieux que Tarquin fuſt ennemy de Clelie, que d’e-