Aller au contenu

Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 04.pdf/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ſur des eſperances incertaines. Cependant, adiouſta-t’il, ie ne laiſſe pas d’eſtre bien aiſe de ſçauoir que cette entrepriſe qui fait tant de bruit n’eſt pas vn effet ni de la haine de Tullie, ni de l’amour de Tarquin, ni de celle de Sextus. Ha pour Sextus, reprit Amilcar, n’en craignez rien : car Artemidore m’a dit qu’il eſt plus amoureux de Lucrece qu’il ne l’a iamais eſté de perſonne, & qu’il eſt ſi peu maiſtre de ſa paſſion, qu’il ne peut s’empeſcher d’en parler. Comme ce Riual là ne ſçauroit nuire à Brutus, reprit Aronce, ie ne puis m’empeſcher de me réiouïr qu’il ſoit le ſien, puis que s’il ne l’eſtoit pas, ie ſuis perſuadé qu’il ſeroit le mien, & qu’il le ſeroit dangereuſement pour Clelie, en l’eſtat où eſt cette admirable Fille. Pendant qu’Aronce parloit ainſi, Brutus arriua, & vn moment apres, Artemidore, Zenocrate, & Celere ; à qui