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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 04.pdf/801

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eſtoit le plus Vertueux Prince du monde ; de faire mourir ſa ſœur qui eſtoit auſſi infiniment Vertueuſe ; de voir maſſacrer ſon Pere qui eſtoit le plus grand & le plus ſage de tous nos Rois ; & de faire meſme paſſer ſon Chariot ſur le corps de cét infortuné Prince pour monter au Throſne qu’elle occupe auec tant d’iniuſtice. Vous ſçauez, Romains, que ie ne ments pas, & que ie n’adiouſte rien à la verité. Le moyen donc d’eſperer quelque protection de la plus meſchante femme du monde, pour vanger la plus Vertueuſe ? quelle aparence non plus d’aller demander iuſtice au Mary d’une telle femme, & au digne Pere du Bourreau de l’innocente Lucrece. Car outre qu’il a eu part à tous les crimes de Tullie, qu’il a empoiſonné ſa premiere femme, fait mourir ſon frere, & ſon beau-pere, que ne vous a-t-il point fait à vous meſme, & que n’a-