Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 09.pdf/120

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pour moi-même. - J'en dit autant que vous, reprit Amilcar; - ce qu'Herminius dit est pourtant fort beau et fort généreux, répliqua Mérigène, car je trouve qu'il est honteux de mentir pour soi-même en une semblable occasion, et qu'il vaudrait mieux souffrir le mal dont on serait menacé, que de l'éviter par une semblable voie ; ainsi je conclue qu'on pourrait mentir pour sauver la vie, ou la liberté à un ami pour ses propres intérêts. - Je soutiens même, reprit Herminius, que le mensonge est toujours un mal, et que lors même que l'on mentirait pour sauver la vie à son ami, il faudrait mentir avec répugnance, et avec douleur, parce qu'enfin tout mensonge est indigne d'un homme d'honneur. Au reste il ne faut pas qu'on s'imagine qu'il n'y