Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/102

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que voici, grâce à un talisman dérobé aux puissances de la Terre, peut s’emparer de notre Oiseau-Bleu, et nous arracher ainsi le secret que nous gardons depuis l’origine de la Vie… Or, nous connaissons assez l’Homme pour n’avoir aucun doute sur le sort qu’il nous réserve lorsqu’il se trouvera en possession de ce secret. C’est pourquoi il me semble que toute hésitation serait aussi stupide que criminelle… L’heure est grave ; il faut que l’enfant disparaisse avant qu’il soit trop tard…

TYLTYL

Que dit-il ?…

LE CHIEN, rôdant autour du Chêne en montrant ses crocs.

As-tu vu mes dents, vieux perclus ?…

LE HÊTRE, indigné.

Il insulte le Chêne !…

LE CHÊNE

C’est le Chien ?… Qu’on l’expulse ! Il ne faut pas que nous tolérions un traître parmi nous !…

LE CHAT, bas, à Tyltyl.

Éloignez le Chien… C’est un malentendu… Laissez-moi faire, j’arrangerai les choses… Mais éloignez-le au plus vite…

TYLTYL, au Chien.

Veux-tu t’en aller !…

LE CHIEN

Laisse-moi donc lui déchirer ses pantoufles de mousse à ce vieux goutteux-là !… On va rire !…