Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/112

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LE CHEVAL, piaffant fièrement.

Vous allez voir ce que vous allez voir !… Aimez-vous mieux que je le déchire à belles dents ou que je vous l’abatte à coups de pied ?… (Il s’avance magnifiquement sur Tyltyl qui lui fait face en levant son couteau. Tout à coup, le Cheval, pris de panique, tourne le dos et fuit à toutes jambes.) Ah ! mais non !… Ce n’est pas juste !… Ce n’est pas de jeu !… Il se défend !…

LE COQ, ne pouvant cacher son admiration.

C’est égal, le petit n’a pas froid aux yeux !…

LE PORC

Précipitons-nous tous ensemble… Je vous soutiendrai par derrière… Nous les renverserons et nous nous partagerons la petite fille quand elle sera par terre…

LE LOUP

Amusez-les par là… Je vais faire un mouvement tournant… (Il tourne Tyltyl qu’il attaque par derrière et renverse à demi.)

TYLTYL

Judas !… (Il se redresse sur un genou, brandissant son couteau et couvrant de son mieux sa petite sœur qui pousse des hurlements de détresse. — Le voyant à demi renversé, tous les animaux et les arbres se rapprochent et cherchent à lui porter des coups. Éperdument, Tyltyl appelle à l’aide.) À moi ! À moi !… Tylô ! Tylô !… Où