Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Reste bien derrière moi… Ils n’osent plus approcher… Si !… Les voilà qui reviennent !… Ah ! ce coup, c’est sérieux !… Tenons ferme !…

TYLTYL, se laissant tomber sur le sol.

Non, ce n’est plus possible…

LE CHIEN

On vient !… J’entends, je flaire !…

TYLTYL

Où donc ?… Qui donc ?…

LE CHIEN

Là ! là !… C’est la Lumière !… Elle nous a retrouvés !… Sauvés, mon petit roi !… Embrasse-moi !… Sauvés !… regarde !… Ils se méfient !… Ils s’écartent !… Ils ont peur !…

TYLTYL

La Lumière !… La Lumière !… Venez donc !… Hâtez-vous !… Ils se sont révoltés !… Ils sont tous contre nous !…

(Entre la Lumière : à mesure qu’elle s’avance, l’Aurore se lève sur la forêt qui s’éclaire.)

LA LUMIÈRE

Qu’est-ce donc ?… Qu’y a-t-il ?… Mais, malheureux ! tu ne savais donc pas !… Tourne le Diamant ! Ils rentreront dans le Silence et dans l’Obscurité ; et tu ne verras plus leurs sentiments…

(Tyltyl tourne le Diamant. — Aussitôt les âmes de tous les Arbres se précipitent dans les troncs