Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ENFANT

Je ne sais pas au juste ; mais on dit que c’est grand…

TYLTYL, montrant une foule d’enfants endormis au pied des colonnes,
sur les marches, les bancs, etc.

Et tous ceux-là qui dorment, — comme il y en a qui dorment ! est-ce qu’ils ne font rien ?…

L’ENFANT

Ils pensent à quelque chose…

TYLTYL

À quoi ?…

L’ENFANT

Ils ne le savent pas encore ; mais ils doivent apporter quelque chose sur la Terre ; il est défendu de sortir les mains vides…

TYLTYL

Qui est-ce qui le défend ?…

L’ENFANT

C’est le Temps qui se tient à la porte… Tu verras quand il ouvrira… Il est bien embêtant…

UN ENFANT, accourant du fond de la salle, en fendant la foule.

Bonjour, Tyltyl !…

TYLTYL

Tiens !… Comment sait-il mon nom ?…

L’ENFANT, qui vient d’accourir et qui embrasse
Tyltyl et Mytyl avec effusion.

Bonjour !… Ça va bien ?… — Voyons, embrasse-moi,