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invisible des choses ; mais je serai toujours là, dans la huche, sur la planche, sur la table, à côté de la soupe, moi qui suis, j’ose le dire, le plus fidèle commensal et le plus vieil ami de l’homme…

LE FEU

Eh bien, et moi ?…

LA LUMIÈRE

Voyons, les minutes passent, l’heure est près de sonner qui va nous faire rentrer dans le silence… Hâtez-vous d’embrasser les enfants…

LE FEU, se précipitant.

Moi d’abord, d’abord moi !… (Il embrasse violemment les enfants.) Adieu, Tyltyl et Mytyl !… Adieu, mes chers petits… Souvenez-vous de moi si jamais vous avez besoin de quelqu’un pour mettre le Feu quelque part…

MYTYL

Aïe ! aïe !… Il me brûle !…

TYLTYL

Aïe ! aïe ! Il me roussit le nez !……

LA LUMIÈRE

Voyons, le Feu, modérez un peu vos transports… Vous n’avez pas affaire à votre cheminée…

L’EAU

Quel idiot !…