Aller au contenu

Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE CHIEN, battant le Chat.

Là !… En as-tu assez ?… En veux-tu encore ?… Là ! là ! là !…

LA LUMIÈRE, TYLTYL et MYTYL, se précipitant pour les séparer.

Tylô !… Es-tu fou ?… Par exemple !… À bas !… Veux-tu finir !… A-t-on jamais vu !… Attends ! attends !…

(On les sépare énergiquement.)
LA LUMIÈRE

Qu’est-ce que c’est ?… Que s’est-il passé ?…

LE CHAT, pleurnichant et s’essuyant les yeux.

C’est lui, madame la Lumière… Il m’a dit des injures, il a mis des clous dans ma soupe, il m’a tiré la queue, il m’a roué de coups, et je n’avais rien fait, rien du tout, rien du tout !…

LE CHIEN, l’imitant.

Rien du tout, rien du tout !… (à mi-voix, lui faisant la nique.) C’est égal, t’en as eu, t’en as eu, et du bon, et t’en auras encore !…

MYTYL, serrant le Chat dans ses bras.

Ma pauvre Tylette, dis-moi donc où c’est que t’as mal… Je vais pleurer aussi !…

LA LUMIÈRE, au Chien, sévèrement.

Votre conduite est d’autant plus indigne que vous