Aller au contenu

Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA LUMIÈRE

Maintenant, qu’à mon tour, mes enfants, je vous donne le dernier baiser…

TYLTYL et MYTYL, s’accrochant à la robe de la Lumière.

Non, non, non, la Lumière !… Reste ici, avec nous !… Papa ne dira rien… Nous dirons à Maman que tu as été bonne…

LA LUMIÈRE

Hélas ! je ne peux pas… Cette porte nous est fermée et je dois vous quitter…

TYLTYL

Où iras-tu toute seule ?

LA LUMIÈRE

Pas bien loin, mes enfants ; là-bas, dans le pays du Silence des choses…

TYLTYL

Non, non ; je ne veux pas… Nous irons avec toi… Je dirai à Maman…

LA LUMIÈRE

Ne pleurez pas, mes chers petits… Je n’ai pas de voix comme l’Eau ; je n’ai que ma clarté que l’Homme n’entend point… Mais je veille sur lui jusqu’à la fin des jours… Rappelez-vous bien que c’est moi qui vous parle dans chaque rayon de lune qui s’épanche,