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LA FÉE

Mais il n’a que ça dans ses poches, et chacun de ses doigts en est un…

(La Lampe tombe de la table, et aussitôt tombée, sa flamme se redresse et se transforme en une lumineuse vierge d’une incomparable beauté. Elle est vêtue de longs voiles transparents et éblouissants, et se tient immobile en une sorte d’extase.)

TYLTYL

C’est la Reine !

MYTYL

C’est la Sainte Vierge !…

LA FÉE

Non, mes enfants, c’est la Lumière…

(Cependant, les casseroles, sur les rayons, tournent comme des toupies hollandaises, l’armoire à linge claque ses battants et commence un magnifique déroulement d’étoffes couleur de lune et de soleil, auquel se mêlent, non moins splendides, des chiffons et des guenilles qui descendent l’échelle du grenier. Mais voici que trois coups assez rudes sont frappés à la porte de droite.)

TYLTYL, effrayé.

C’est papa !… Il nous a entendus !…

LA FÉE

Tourne le Diamant !… De gauche à droite !… (Tyltyl