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LA FÉE, au Pain.

Ouvre ta robe turque et donne leur une tranche de ton bon ventre.

(Le Pain ouvre sa robe, tire son cimeterre et coupe, à même son gros ventre, deux tartines qu’il offre aux enfants.)

LE SUCRE, s’approchant des enfants.

Permettez-moi de vous offrir en même temps quelques sucres d’orge…

(Il casse un à un les cinq doigts de sa main gauche et les leur présente.

MYTYL

Qu’est-ce qu’il fait ?… Il casse tous ses doigts…

LE SUCRE, engageant.

Goûtez-les, ils sont excellents… C’est de vrais sucres d’orge…

MYTYL, suçant un des doigts.

Dieu qu’il est bon !… Est-ce que tu en as beaucoup ?…

LE SUCRE, modeste.

Mais oui, tant que je veux…

MYTYL

Est-ce que ça te fait mal quand tu les casses ainsi ?…

LE SUCRE

Pas du tout… Au contraire ; c’est très avantageux, ils repoussent tout de suite, et de cette façon, j’ai toujours des doigts propres et neufs…