Aller au contenu

Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRAND’MAMAN TYL, les contemplant et les accablant de caresses.

Mon Dieu, qu’ils sont jolis et bien débarbouillés !… C’est maman qui t’a débarbouillé ?… Et tes bas ne sont pas troués !… C’est moi qui les reprisais autrefois. Pourquoi ne venez-vous pas nous voir plus souvent ?… Cela nous fait tant de plaisir !… Voilà des mois et des mois que vous nous oubliez et que nous ne voyons plus personne…

TYLTYL

Nous ne pouvions pas, bonne-maman ; et c’est grâce à la Fée qu’aujourd’hui…

GRAND’MAMAN TYL

Nous sommes toujours là, à attendre une petite visite de ceux qui vivent… Ils viennent si rarement !… La dernière fois que vous êtes venus, voyons, c’était quand donc ?… C’était à la Toussaint, quand la cloche de l’église a tinté…

TYLTYL

À la Toussaint ?… Nous ne sommes pas sortis ce jour-là, car nous étions fort enrhumés…

GRAND’MAMAN TYL

Non, mais vous avez pensé à nous…

TYLTYL

Oui…

GRAND’MAMAN TYL

Eh bien, chaque fois que vous pensez à nous, nous nous réveillons et nous vous revoyons…