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Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/73

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LE CHAT, se laissant choir avec accablement
sur les degrés de marbre.

C’est moi, mère la Nuit… Je n’en peux plus…

LA NUIT

Qu’as-tu donc, mon enfant ?… Tu es pâle, amaigrie et te voilà crottée jusqu’aux moustaches… Tu t’es encore battue dans les gouttières, sous la neige et la pluie ?…

LE CHAT

Il est bien question de gouttières !… C’est de notre secret qu’il s’agit !… C’est, le commencement de la fin !… J’ai pu m’échapper un instant pour vous prévenir ; mais je crains bien qu’il n’y ait rien à faire…

LA NUIT

Quoi ?… Qu’est-il donc arrivé ?…

LE CHAT

Je vous ai déjà parlé du petit Tyltyl, le fils du bûcheron, et du Diamant merveilleux… Eh bien, il vient ici pour vous réclamer l’Oiseau-Bleu…

LA NUIT

Il ne le tient pas encore…

LE CHAT

Il le tiendra bientôt, si nous ne faisons pas quelque miracle… Voici ce qui se passe : la Lumière qui le guide et qui nous trahit tous, car elle s’est mise entièrement du parti de l’Homme, la Lumière vient d’apprendre que l’Oiseau-Bleu, le vrai, le seul qui