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Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/84

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LA NUIT

Parfaitement… Elles sont assez tranquilles ; c’est comme les Maladies…

TYLTYL, entr’ouvrant la porte avec une certaine méfiance
et risquant un regard dans la caverne.

Elles n’y sont pas…

LA NUIT, regardant à son tour dans la caverne.

Eh bien, les Ténèbres, que faites-vous ?… Sortez donc un instant, ça vous fera du bien, ça vous dégourdira. Et les Terreurs aussi… Il n’y a rien à craindre… (Quelques Ténèbres et quelques Terreurs, sous la figure de femmes couvertes, les premières de voiles noirs, les dernières de voiles verdâtres, risquent piteusement quelques pas hors de la caverne, et, sur un geste qu’ébauche Tyltyl, rentrent précipitamment.) Voyons, tenez-vous donc… C’est un enfant, il ne vous fera pas de mal… (À Tyltyl) Elles sont devenues extrêmement timides ; excepté les grandes, celles que tu vois au fond…

TYLTYL, regardant vers le fond de la caverne.

Oh ! qu’elles sont effrayantes !…

LA NUIT

Elles sont enchaînées… Ce sont les seules qui n’aient pas peur de l’Homme… Mais referme la porte, de crainte qu’elles ne se fâchent…

TYLTYL, allant à la porte suivante.

Tiens !… Celle-ci est plus sombre… Qu’est-ce que c’est ?…