Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lumière, à droite Tyltyl, Mytyl et le Chien, accourant tout couverts des oiseaux qu’ils viennent de capturer. Mais déjà ceux-ci paraissent inanimés et, la tête pendante et les ailes brisées, ne sont plus dans leurs mains que d’inertes dépouilles.)

LA LUMIÈRE

Eh bien, l’avez-vous-pris ?…

TYLTYL

Oui, oui !… Tant qu’on voulait… Il y en a des milliers !… Les voici !… Les vois-tu !… (Regardant les oiseaux qu’il tend vers la Lumière et s’apercevant qu’ils sont morts.) Tiens !… Ils ne vivent plus… Qu’est-ce qu’on leur a fait ?… Les tiens aussi, Mytyl ?… Ceux de Tylô aussi. (Jetant avec colère les cadavres d’oiseaux.) Ah ! non, c’est trop vilain !… Qui est-ce qui les a tués ?… Je suis trop malheureux !…

(Il se cache la tête sous le bras et paraît tout secoué de sanglots.)

LA LUMIÈRE, le serrant maternellement dans ses bras.

Ne pleure pas, mon enfant… Tu n’as pas pris celui qui peut vivre en plein jour… Il est allé ailleurs… Nous le retrouverons…

LE CHIEN, regardant les oiseaux morts.

Est-ce qu’on peut les manger ?…

(Ils sortent tous à gauche.)