Page:Maeterlinck - La Vie des abeilles.djvu/109

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et que les ouvrières sont obligées de nettoyer sans cesse derrière eux.

Après le balayage, les abeilles du même groupe profane, du groupe qui ne se mêle pas au cône suspendu dans une sorte d’extase, se mettent à luter minutieusement le pourtour inférieur de la demeure commune. Ensuite, toutes les lézardes sont passées en revue, remplies et recouvertes de propolis, et l’on commence, du haut en bas de l’édifice, le vernissage des parois. La garde de l’entrée est réorganisée, et bientôt un certain nombre d’ouvrières vont aux champs et en reviennent chargées de nectar et de pollen.

II

Avant de soulever les plis du rideau mystérieux à l’abri duquel se posent les fondements de la véritable demeure, essayons de nous rendre compte de l’intelligence que devra déployer notre petit peuple d’émigrées, de la justesse du coup d’œil, des calculs et de l’industrie nécessaires pour approprier l’asile, pour tracer dans le vide les plans de la cité, y marquer logiquement la place des édifices