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Page:Maeterlinck - La Vie des abeilles.djvu/202

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la pratique de l’apiculture, on rend toujours à la souche ces essaims secondaires et tertiaires. Les reines se retrouvent dans la ruche, les ouvrières se rangent autour de leurs combats, et, lorsque la meilleure a triomphé, ennemies du désordre, avides de travail, elles expulsent les cadavres, ferment la porte aux violences de l’avenir, oublient le passé, remontent aux cellules, et reprennent le paisible sentier des fleurs qui les attendent.

XII

Afin de simplifier notre récit, renouons où nous l’avions coupée l’histoire de la reine à qui les abeilles permirent de massacrer ses sœurs dans leurs berceaux. Ce massacre, je l’ai dit, elles s’y opposent souvent, alors même qu’elles ne semblent pas nourrir l’intention de jeter un second essaim. Souvent aussi elles l’autorisent, car l’esprit politique des ruches d’un même rucher est aussi divers que celui des nations humaines d’un même continent. Mais il est certain qu’en l’autorisant elles commettent une imprudence. Si la reine périt ou s’égare dans son vol nuptial, il ne reste per-