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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/32

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GOLAUD.

Merci ; je n’ai pas soif.

MÉLISANDE.

Voulez-vous un autre oreiller ?… Il y a une petite tache de sang sur celui-ci.

GOLAUD.

Non, non ; ce n’est pas la peine.

MÉLISANDE.

Est-ce bien sûr ?… Vous ne souffrez pas trop ?

GOLAUD.

Non, non, j’en ai vu bien d’autres. Je suis fait au fer et au sang…

MÉLISANDE.

Fermez les yeux et tâchez de dormir. Je resterai ici toute la nuit…

GOLAUD.

Non, non ; je ne veux pas que tu te fatigues ainsi. Je n’ai besoin de rien ; je dormirai comme un enfant… Qu’y a-t-il, Mélisande ? Pourquoi pleures-tu tout à coup ?…

MÉLISANDE, fondant en larmes.

Je suis… Je suis malade ici…