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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/38

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MÉLISANDE.

Oh ! oh ! Je ne suis pas heureuse !… Je ne suis pas heureuse !

Elle sort en pleurant.


Scène III

Devant une grotte.
Entrent Pelléas et Mélisande.
PELLÉAS, parlant avec une grande agitation.

Oui ; c’est ici, nous y sommes. Il fait si noir que l’entrée de la grotte ne se distingue pas du reste de la nuit… Il n’y a pas d’étoiles de ce côté. Attendons que la lune ait déchiré ce grand nuage ; elle éclairera toute la grotte et alors nous pourrons y entrer sans danger. Il y a des endroits dangereux et le sentier est très étroit, entre deux lacs dont on n’a pas encore trouvé le fond. Je n’ai pas songé à emporter une torche ou une lanterne, mais je pense que la clarté du ciel nous suffira. — Vous n’avez jamais pénétré dans cette grotte ?

MÉLISANDE.

Non…