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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/49

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PELLÉAS.

J’étouffe ici… sortons.

GOLAUD.

Oui, sortons…

Ils sortent en silence.


Scène III

Une terrasse au sortir des souterrains.
PELLÉAS.

Ah ! je respire enfin ! J’ai cru un instant que j’allais me trouver mal dans ces énormes grottes ; j’ai été sur le point de tomber… Il y a là un air humide et lourd comme une rosée de plomb, et des ténèbres épaisses comme une pâte empoisonnée. Et maintenant tout l’air de toute la mer !… Il y a un vent frais, voyez ; frais comme une feuille qui vient de s’ouvrir, sur les petites âmes vertes. Tiens ! On vient d’arroser les fleurs au pied de la terrasse et l’odeur de la verdure et des roses mouillées monte jusqu’ici… Il doit être près de midi, elles sont déjà dans l’ombre de la tour. Il est midi ; j’entends sonner les cloches et les enfants descendent sur la plage pour se baigner.

Tiens, voilà notre mère et Mélisande à une fenêtre de la tour.