Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GOLAUD.

Ils ont peur ?… à quoi vois-tu qu’ils ont peur ?

YNIOLD.

Ils pleurent toujours dans l’obscurité.

GOLAUD.

Ah ! ah !…

YNIOLD.

Cela fait pleurer aussi…

GOLAUD.

Oui, oui…

YNIOLD.

Elle est pâle, petit-père.

GOLAUD.

Ah ! ah !… patience, mon Dieu, patience…

YNIOLD.

Quoi, petit-père ?

GOLAUD.

Rien, rien, mon enfant. — J’ai vu passer un loup dans la forêt. — Ils s’embrassent quelquefois ? — Non ?

YNIOLD.

Ils s’embrassent, petit-père ? — Non, non. — Ah ! si, petit-père, si ; une fois… une fois qu’il pleuvait…