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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/66

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suis trop vieux ; et puis, je ne suis pas un espion. J’attendrai le hasard ; et alors… Oh ! alors !… simplement parce que c’est l’usage ; simplement parce que c’est l’usage…

Il sort.
ARKËL.

Qu’a-t-il donc ? — Il est ivre ?

MÉLISANDE, en larmes.

Non, non ; mais il ne m’aime plus… Je ne suis pas heureuse !…

ARKËL.

Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes…



Scène II

Une terrasse, dans la brume.

On aperçoit le petit Yniold qui cherche à soulever un quartier de roc.

YNIOLD.

Oh ! Cette pierre est lourde… elle est plus lourde que moi. — Elle est plus lourde que tout le monde. — Elle est plus lourde que tout.

Je vois ma balle d’or entre le rocher et cette