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ACTE V



Scène I

Un appartement dans le château.
On découvre Arkël, Golaud et le médecin dans un coin de la chambre. Mélisande est étendue sur son lit.
LE MÉDECIN.

Ce n’est pas de cette petite blessure qu’elle peut mourir ; un oiseau n’en serait pas mort… ce n’est donc pas vous qui l’avez tuée, mon bon seigneur ; ne vous désolez pas ainsi… Et puis, il n’est pas dit que nous ne la sauverons pas…

ARKËL.

Non, non ; il me semble que nous nous taisons trop, malgré nous, dans sa chambre… Ce n’est pas un bon signe… Regardez comme elle dort… lentement, lentement… on dirait que son âme a froid pour toujours…