Aller au contenu

Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GOLAUD.

En ce moment ? — En ce moment ? — Il faut le dire, dites ! dites !

LE MÉDECIN.

Peut-être…

GOLAUD.

Tout de suite ?… Oh ! Oh ! Il faut que je lui dise… — Mélisande ! Mélisande !… Laissez-moi seul ! laissez-moi seul avec elle !…

ARKËL.

Non, non ; n’approchez pas… Ne la troublez pas… Ne lui parlez plus… Vous ne savez pas ce que c’est que l’âme…

GOLAUD.

Ce n’est pas ma faute, ce n’est pas ma faute !

ARKËL.

Attention… Attention… Il faut parler à voix basse. — Il ne faut plus l’inquiéter… L’âme humaine est très silencieuse… L’âme humaine aime à s’en aller seule… Elle souffre si timidement… Mais la tristesse, Golaud… mais la tristesse de tout ce que l’on voit !… Oh ! oh ! oh !…

En ce moment, toutes les servantes tombent subitement à genoux
au fond de la chambre.
GOLAUD, se tournant.

Qu’y a-t-il ?