Page:Maeterlinck - Serres chaudes, 1912.djvu/78

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Il y en a sous la voûte desquels on assiste à l’exécution d’une vierge dans une salle close,

Et ceux qui font songer à des tristesses ignorées !
À des paysans aux fenêtres de l’usine,
À un jardinier devenu tisserand,
À une après-midi d’été dans un musée de cires,

Aux idées d’une reine qui regarde un malade dans le jardin,

À une odeur de camphre dans la forêt,

À enfermer une princesse dans une tour, un jour de fête,

À naviguer toute une semaine sur un canal tiède.

Ayez pitié de ceux qui sortent à petits pas comme des convalescents dans la moisson !

Ayez pitié de ceux qui ont l’air d’enfants égarés à l’heure du repas !

Ayez pitié des regards du blessé vers le chirurgien,
Pareils à des tentes sous l’orage !
Ayez pitié des regards de la vierge tentée !