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Page:Magasin d'Éducation et de Récréation, Tome XIII, 1901.pdf/188

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MONOGRAPHIES VÉGÉTALES

trente mètres et se couronne de ces bouquets gigantesques de feuilles pennées qui caractérisent la famille tout entière de ces arbres magnifiques. Les fleurs mâles sont jaunâtres, les femelles verdâtres.

Cet arbre est un des plus précieux que possèdent les habitants des régions tropicales. Son bois, bien que de faible consistance, peut servir à la construction de charpentes légères, mais on le respecte généralement, car il est bien plus utile pendant sa vie qu’après sa mort. Des incisions que l’on fait à son stipe, il découle un suc laiteux qu’on désigne sous le nom de « vin de palmier ». Cette liqueur douce et sucrée quand elle est fraîche fermente rapidement, devient alcoolique, puis piquante et finit par se transformer en vinaigre. Soumise à la distillation, elle fournit une boisson spiritueuse appelée arrack (nom donné par les Indous à diverses liqueurs enivrantes) et dont il se consomme dans l’Inde des quantités considérables.


Aréquier. mmmmmmmmmmmmmmm Cocotier.

Mais le principal produit du cocotier, ce sont ses fruits universellement connus sous le nom de « noix de coco » ou simplement « cocos ». Ces fruits de forme ovoïde sont réunis en grappes énormes qui émergent au nombre de dix ou douze du milieu des longues palmes qui couronnent la tête de l’arbre. L’enveloppe du coco, mince mais dure et d’un brun verdâtre, recouvre un brou filamenteux dont les fibres tenaces et rougeâtres sont utilisées dans tous les pays du monde, pour le calfatage des navires et pour la confection de toiles grossières, de câbles et de tapis pour vestibules et antichambres.

La coque de la noix très dense et très dure est susceptible d’un beau poli. Elle a une épaisseur de quatre ou cinq millimètres et elle est percée à la base de trois ouvertures rondes dont l’une est presque toujours entièrement perforée. En Europe, on fait de cette coque toutes sortes de petits ouvrages de fantaisie, parfois très joliment sculptés, servant de coupes, de ronds de serviettes, de boîtes, de tabatières, etc., etc. L’amande contenue dans cette coque est d’un tissu ferme et blanc dont la cavité centrale est remplie d’un liquide lacté fort agréable tant qu’il est frais. Quand la pulpe des cocos n’a encore acquis que la consistance de la crème, on les nomme « cocos de lait » et on les mange alors après y avoir ajouté du sucre et quelques aromates. L’amande du coco parvenue à sa maturité a le goût de la noisette, mais sa saveur ainsi que celle de son lait s’altère rapidement ; aussi les noix qu’on apporte en Europe ne peuvent-elles donner qu’une idée très imparfaite des qualités réelles de ces fruits consommés en temps opportun. L’on retire encore de l’amande des cocos une huile butyreuse qui, sous le nom de « beurre de coco », est utilisée de diverses