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Page:Magasin d'Éducation et de Récréation, Tome XIII, 1901.pdf/274

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MONOGRAPHIES VÉGÉTALES

MONOGRAPHIES VÉGÉTALES


LA PLANTE BIENFAITRICE (Suite.)


Quand vous avez bu votre café, au déjeuner du matin, il vous prend souvent fantaisie de boire du thé, le soir, ne fût-ce qu’à ces fameux Five o’clock que les belles dames ont mis si fort à la mode depuis quelques années.

Après l’histoire du café, racontons donc celle du thé, son confrère, mais nulle­ment son rival ; car ils renferment tous deux un alcaloïde : Caféine dans le café et Théine dans le thé, qui sont de nature identique.

Le Thé (Thea) est un genre de la famille des Ternstrœmiacées, selon les uns, des Oxalidées selon les autres. C’est un arbre ou un arbrisseau exo­tique. Feuilles lancéolées et dentées sur les bords ; fleurs blanches à odeur agréable ; fruit en forme de capsule arrondie à deux ou trois loges contenant autant de graines. L’espèce type est le Thé de Chine (Thea sinensis), vulgai­rement nommé Arbre à thé, joli arbris­seau d’un à deux mètres de hauteur ; feuilles persistantes d’un beau vert en dessus, d’un vert pâle en dessous. Le thé est cultivé en Chine de temps immémorial, et c’est encore ce pays qui fournit au commerce les thés les plus recherchés. Ajoutons, si cela peut vous intéresser, que ce n’est qu’à la fin du xviie siècle que l’usage du thé s’est répandu successivement en Angleterre, en Allemagne, en Russie et en France.

Tout le monde sait que ce ne sont pas les fruits de l’arbre à thé que l’on utilise, mais ses feuilles. La préparation du thé est une opération fort délicate. On porte d’abord les feuilles dans des hangars bien aérés, puis on les étale sur des plaques de métal chauf­fées où on les agite fréquemment, après quoi on répand ces feuilles à demi cuites sur des nattes ou sur des feuilles de papier. On les agite dans des corbeilles pour qu’elles s’en­ roulent sur elles-mêmes pendant leur dessic­cation. Parfois même, on les roule à la main sur les plaques chauffées dont il a été ques­tion. Ces diverses opérations sont complétées par la torréfaction qui est la partie la plus délicate du travail, car elle doit atteindre sans le dépasser un certain point en deçà et au delà duquel la qualité du produit serait altérée.

Les deux espèces de thé appelées l’une le thé noir et l’autre le thé vert ne proviennent pas, comme on le croit généralement, de deux variétés distinctes de la plante ; elles dépendent l’une et l’autre du mode de prépa­ration. Les feuilles destinées à faire le thé noir (moins parfumé, mais plus doux et moins