LE BOUILLANT ACHILLE
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M. Achille s’est amendé, lui aussi. Le bon docteur s’était trouvé là juste à point pour soigner Petit-Pierre. Par bonheur, la blessure n’était pas dangereuse, mais il fallait de longs soins et de la patience, beaucoup de patience, et à Petit-Pierre, et à ceux qui le soignaient. Très repentant, le bouillant Achille s’était institué le garde-malade de sa victime. Qu’était devenue sa pétulance ? Jamais on ne vit meilleur garde-malade, plus doux ni plus empressé.
Achille est si bien corrigé qu’on le rencontrait, peu après, se promenant avec Petit-Pierre en pleine convalescence. Il l’empêcha de trop compter sur ses forces et de commettre des imprudences. Achille n’agit plus sans réflexion ; il sera désormais le sage, le brave Achille, et non plus le bouillant Achille.