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le paysan, poussé à bout et mourant de faim, s’arma, égorgea, incendia. À cette guerre des paysans qu’on appelle la Jacquerie se joignirent bientôt les pilleries des soldats qui furent licenciés après là conclusion de la paix ; se voyant privés d’une solde régulière, ils dévastèrent le pays, sous le nom de Malandrins, Routiers, Tard-venus etc. ; et il fallut les combattre en règle comme on combattait l’ennemi.

199. paix de brétigny, 1380. — La guerre contre l’Angleterre se termina par la paix signée à Brétigny, près de Chartres. Aux termes de ce funeste traité, la Guienne, le Poitou, la Saintonge, le Limousin, le Périgord, l’Angoumois, Calais et le pays voisin furent abandonnés à l’Angleterre, et Édouard renonça à ses prétentions sur la couronne de France, sur la Normandie, la Touraine, le Maine et l’Anjou. Le roi Jean devait payer en six ans trois millions d’écus d’or pour sa rançon. À ces conditions, il quitta la Tour de Londres, où il était retenu prisonnier, pour revenir en France ; mais son deuxième fils le duc d’Anjou devait rester en otage Jusqu’à ce qu’on eût fourni la somme stipulée.

200. Seconde maison ducale de Bourgogne. — Ordes de l’Étoile. — De retour dans ses États, Jean donna en apanage à son quatrième fils Philippe, surnommé le Hardi, le duché de Bourgogne, devenu vacant par la mort de Philippe de Rouvres, en qui venait de s’éteindre (1361) la maison ducale issue de Robert de France, frère du roi Henri Ier Philippe-le-Hardi devint ainsi la tige de cette seconde maison des ducs de Bourgogne, qui devait jouer un rôle si important avec Jean-sans-Peur, Philippe-le-Bon et Charles-le-Téméraire. — Le roi Jean a fondé le plus ancien ordre de chevalerie qui ait existé en France, celui de l’Étoile.

201. avénement de charles v. — Le duc d’Anjou s’ètant enfui de Londres en 1364 sans que la rançon de son père fût payée, Jean-le-Bon alla se constituer de nouveau prisonnier, disant que « si la bonne foi et la justice étaient bannies du reste de la terre, elles devraient se trouver dass le cœur des rois. » il mourut la même année. Le Dauphin lui succéda sous le nom de Charles V.