255. sainte ligue, 1511. — Jules II erait atteint l’un des buts que se proposait sa politique ; il avait assuré l’intégrité du patrimoine de St-Pierre. Restait à poursuivre deux autres résultats non moins importants : affranchir l’Italie de toute domination étrangère en chassant les Barbares[1] que le pape confondait dans une même inimitié, et rétablir ta prépondérance du St-Siége dans la Péninsule. Les plus dangereux de ces Barbare c’étaient les Français ; ce fut contre eux que Jules II tourna ses premiers efforts. Venise, rentrée en grâce auprès de lui, secondait ses vues, et les Suisses, irrités de la parcimonie et des sarcasmes de Louis XII, s’étaient donnés au Saint-Siège, Jules II commença les hostilités en prenant d’assaut La Mirandole, où il entra par la brèche, à la tête de son armée. Cette conquête fut survie d’un traité d’alliance conclu à Rome, sous le nom de sainte ligue, entre le pape, Ferdinand-le-Calholiaue, et le sénat de Venise, pour la défense du Saint-Siège. Le roi d’Angleterre Henri VIII et l’empereur Maximilien y accédèrent.
256. bataille de ravenne, 1512. — Le roi de France avait convoqué à Tours une assemblée de prélats pour se faire autoriser à soutenir la guerre contre le pape. Fort de l’appui qu’on lui donna, il chargea son neveu Gaston de Foix, duc de Nemours, gouverneur du Milanais, de diriger les hostilités. Ce jeune général de vingt-deux ans entra dans Bologne, malgré les troupes espagnoles et pontificales, prit le château et la ville de Brescia, qu’il livra à la fureur du soldat, et courut attaquer Ravenne, pour forcer les confédérés à en venir aux mains. Une action décisive s’engagea près de cette ville ; douze mille ennemis restèrent sur le champ de bataille, le reste prit la fuite. Ravenne et toutes les villes voisines firent leur soumission. Mais cette victoire et ces conquêtes furent cruellement payées par la mort de Gaston
- ↑ Les barbares pour l’Italie du XVIe siècle comme pour l’Italie romaine des temps anciens, c’étaient les envahisseurs, l « s étranger, c’est-à-dire à ce moment les Espagnols, les Allemand et les Français.