Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/153

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et lui fit éprouver des pertes considérables. La guerre se faisait en même temps en Italie et en Piémont, et le maréchal de Brissac s’y montrait prudent général, économe du sang des soldat et habile tacticien.

282. abdication de charles-quint, 1556. — Tout à coup une étonnante nouvelle vint suspendre les hostilités : Charles-Quint, n’était plus empereur, ni roi de toutes les Espagnes, ni souverain des Pays-Bas et du Nouveau Monde. Soit dégoût d’une lutte stérile de trente-cinq années, soit conviction du néant des grandeurs humaines et de l’instabilité de la fortune, qui, disait-il, n’aime pas les vieillard, soit besoin du repos qu’exigeaient son âge et ses infirmités, soit tous ces motifs ensemble, il résignait volontairement cette puissance qui lui avait tant coûté à acquérir. Mais en quittant la scène politique, il voulut donner au monde une grande leçon. Après avoir conclu une trêve à Vaucelles, afin de pouvoir régler eu paix le partage de sa succession, il abandonna l’Espagne, les Pays-Bas ei le Nouveau-Monde à son fils Philippe II, l’Allemagne et l’empire à son frère Ferdinand ; puis il alla s’enfermer au couvent de Sainl-Just en Espagne, où il mourut après deux années de retraite consacrées en partie à des exercices de piété (1558).

283. bataille de saint-quentin, 1557. — Ce n’était pas Charles-Quint, c’était la maison d’Autriche et ses projets de domination que combattait Henri II. Quoique divisée en deux branches, cette maison n’avait rien perdu de ses vues ambitieuses ; la branche espagnole, représentée par Philippe II, entourait et menaçait toujours la France par ses possessions de l’Espagne, des Pays-Bas et de l’Italie. Henri II recommença d onc la guerre. Soixante mille Espagnols commandés par Philibert Emmanue de Savoie vinrent assiéger la ville de Saint-Quentin, qui était mal fortifiée, mais que défendait le brave amiral de Coligny. Le connétable de Montmorency, envoyé au secours des assiégés, eut l’imprudence d’accepter une bataille générale contre une arinée six fois plus forte que la sienne ; il fut vaincu et fait prisonnier. Le roi d’Espagne, au lieu de marcher immédiatement sur