Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/174

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tra encore une grande générosité. On aime à redire comment il se vengea de Mayenne, le plus déterminé de ses ennemis. C’était un homme d’un extrême embonpoint ; Henri, ce Biarnois comme dit la Satire Mènippèe, qui faisoit mille tours de Basque, et qui ne passoit pas si longtemps au lit que Mayenne à table, lui fit faire une longue promenade en doublant toujours le pas, et quand il le vit suant, essoufflé, hors d’haleine : « Mon cousin, lui dit-il, c’est tout le mal que je vous ferai de ma vie. »

319. fin de la guerre contre les espagnols et des guerres de religion, 1598. — Vis-à-vis des Espagnols, ce fut les armes et non l’argent qu’il employa ; l’or de la France n’était pas fait, disait-il, pour solder la retraite des étrangers. Il marcha contre eux et les battit à Fontaine-Française, près de Dijon. Cependant les Espagnols ne s’avouèrent pas vaincus : ils prirent, l’année suivante, Calais et Arras, et envahirent la Picardie. Pour les repousser, il fallait de l’argent, et le roi n’en avait pas ; il voulut en obtenir de la confiance de ses sujets, et il convoqua à cet effet une assemblée des Notables à Rouen. Le patriotisme de l’assemblée et le génie de Sully fournirent à Henri IV les sommes nécessaires pour mieux guerroyer et pour mater l’Espagnol. Amiens, dont les ennemis venaient encore de s’emparer, fut repris après six mois de siège ;

La paix de Vervins termina enfin la guerre avec l’Espagne (1598) ; la France rentra en possession de toutes les places que les Espagnols avaient prises en Picardie et leur abandonna au nord Cambrai. La même année, l’Édit de Nantes accorda aux protestants l’exercice public de leur religion dans les villes désignées par les derniers édits de pacification, et une chambre dans chaque Parlement, composée de juges

    l’établissement de mon autorité et le soulagement de mes peuples, etc. Ne vous amusez plu » à faire le bon ménager… Nous payerons tout des mêmes choses que l’on nous livrera, lesquelles, s’il fallait prendre par la force, nous coûteraient dit fois autant… »